Ondes de Shock et
Annihilation au Mavericks
Chers lectrices, lecteurs
Québec-Métaleuses-x, c’est avec grand plaisir et honneur que je partagerai avec
vous mes commentaires et observations à travers les reviews de spectacles qui
auront cours dans la grande région de l’Outaouais et d’Ottawa. Tout d’abord,
laissez-moi vous relater quelques faits à mon sujet. Née au début des années
70, fille de musicien rock, j’ai créé mes premiers contacts avec le métal au
début des années 80 avec Led Zeppelin, Kiss, Black Sabbath, AC/DC, puis Quiet
Riot et Twisted Sister. J’ai tout de suite été séduite et suis littéralement tombée
dans la marmite du metal avec Mötley Crüe, Ozzy Osbourne et WASP. Évidemment,
tout cela m’a conduite dans un univers en constante évolution, dans un univers
musical aux multiples avenues, de Mercyful Faith à King Diamond, en passant par
Dio, In This Moment, Iron Maiden, Testament, Slayer, Rammstein, pour n’en
nommer que quelques-unes. Et, fascinée, j’en découvre encore…
Mon collaborateur, partenaire de
vie et dans le vice, Stéphane Plante, né fin des années 70, a pour sa part été
en contact avec le métal dès son primaire. Il est un fan avoué de Manowar, de
Tiamat, de Dream Theatre et, bien sûr, de WASP, dont le nom a été emprunté pour
baptiser notre compagnie de construction. Il apprécie par-dessus tout le black,
le grind et le death métal. Dévorant tout ce qui s’écrit sur le métal, il est
pour moi, une source intarissable de découvertes et m’a ouvert les portes d’un
monde foisonnant et plus extrême, tel que Haggard, Dark Tranquillity et Morbid
Angel. Enfin, tout ça pour dire que c’est tantôt avec un point de vue avisé tantôt
avec un regard nouveau, parfois même de néophyte que je rédigerai mes écrits.
Cela dit, ce sera toujours avec le plaisir d’écrire et la passion du métal que
je le ferai.
Ce qui m’amène à vous avouer, non
sans gêne, que je ne connaissais pas Annihilator et que c’est avec curiosité
que je me suis procuré le dernier album du groupe, Feast, histoire de me faire une tête avant d’aller voir le
spectacle, qui se tenait le 20 janvier au Maverick d’Ottawa. En regardant la jaquette,
je me suis dit : Wow, ça va massacrer! Force est de constater que la
pochette, bien que généreuse et esthétiquement très réussie, n’annonce pas
vraiment le contenu… ni Feast, le
titre de l’album d’ailleurs, sinon on s’attend à un vrai carnage. Les thèmes
abordés peuvent contribuer à créer un environnement apocalyptique et, en ce
sens, effleurer l’image annoncée, mais sans plus. Les textes, par ailleurs,
sont percutants et efficaces. Et, dès la première écoute, j’ai tout de suite aimé
les rythmes agressifs, la guitare qui décoiffe, la voix de Dave Padden et des
mélodies qui s’accrochent aux neurones… J’avais envie d’en entendre plus…
C’est donc dans cet esprit que je
me suis rendue, avec mon partenaire, au Mavericks mardi dernier. Mais, tout
d’abord, laissez-moi vous parler du show d’ouverture, Shock, un groupe
originaire d’Ottawa qui a échauffé de belle façon la salle avant l’entrée en
scène d’Annihilator! Shock sort son premier album en 2013. Cet album, sorti
tout droit de l’ère power/speed/trash métal des années 80 dans sa forme la plus
traditionnelle, reçoit alors un extraordinaire accueil. Sur scène, Shock est un
groupe sobre, sans flafla, une force brute comme si un troupeau de mustangs
fonçait droit sur nous, exhortant les récalcitrants à se rallier. Le quatuor
alterne les rythmes, tantôt effrénés, tantôt modérés, joue avec les bris de
sons qu’il accompagne de rifts de guitares endiablés et d’une voix nette et
puissante. Bref, un spectacle qui a su réchauffer les planches et les esprits
avant que l’Annihilation ne survienne…
Meilleur vendeur canadien
heavy/trash métal dans l’histoire du Canada avec 2 millions d’exemplaires
vendus, le plus grand exportateur de musique métal dans l’histoire canadienne
avec 3.5 millions d’exemplaires en vente, a 14 albums à son actif et surfe sur
la vague heavy/trash métal depuis 1989; le nom d’Annihilator n’est certainement
plus à faire. Le groupe se voit par ailleurs connaître un regain de popularité,
une popularité qu’il avait connue en 1986 avec la sortie du EP Phantasmagoria, alors
que Feast, son plus récent album, se
vend très bien.
Avec une énergie débordante et
contagieuse, le groupe a foulé la scène du Mavericks et a su raviver la flamme
avec son public, où quelque 250 passionnés allumés s’époumonaient à l’unisson
avec Dave Padden, dans un plaisir évident. Annihilator a d’abord accueilli la
foule avec Smear Campaign comme
chanson d’ouverture et fermé la marche avec Human
Insecticide, qui fut d’ailleurs l’un des moments forts du show avec Alison Hell. En répétition pour le
70 000 Tons Of Metal, la plus grande croisière métal au monde, c’est dans
une ambiance décontractée que s’est déroulée la soirée. L’alternance entre les
chansons, des anecdotes et des échanges a su créer une intimité avec le public.
Ajoutons à cela une complicité évidente entre les membres du groupe, de bons
échanges au chant entre Padden et Waters, une guitare qui semblait faire partie
intégrante du guitariste, un batteur qui piochait avec acharnement – et qui a tous
justes 26 ou 27 ans!! -, un bassiste qui appuyait la cadence, bref, c’était
comme si un train passait à vive allure et nous happait du même coup!
Soulignons enfin la grande générosité d’Annihilator alors que les membres du
groupe ont accordé non pas un seul, mais deux rappels, ainsi qu’une guitare
autographiée par Jeff Waters a été tirée parmi l’assistance.
Par ailleurs, le choix de la
chanson d’ouverture a été, pour ainsi dire, surprenant, puisque qu’il
s’agissait d’un titre du nouvel album, une pratique plutôt inhabituelle. Sinon,
les nouvelles chansons ont bien rentré et s’intégraient parfaitement avec les
anciens titres. Il a été intéressant aussi de constater que les éléments qui
font la particularité de certaines chansons ont été gardés, voire améliorés en
spectacle, car, trop souvent, ceux-ci sont sacrifiés au détriment de la version
originale, par exemple, la voix haute dans Alison Hell. Enfin, certains auront été déçus de ne pas pouvoir
se procurer un souvenir du show, car, puisqu’il ne s’agissait pas d’un show
officiel, les stands de vente étaient absents pour Annihilator.
Si les fans du groupe étaient
nombreux et attendaient avec impatience sa venue, les profanes ont découvert
une formation dynamique, agressive, d’une vélocité bien rodée et enlevante, et
une formation fort sympathique. Si j’avais envie d’en entendre plus, j’ai été
non seulement ravie, mais conquise tant par la musique de ce groupe culte et
que par le show, une des meilleures prestations à ce jour au Mavericks, selon
quelques fans choisis au hasard. Or, je suis bien forcée d’admettre que ça
manquait à ma culture…
Marie-Josée Brisson,
En collaboration avec Stéphane
Plante
Un merci spécial aux promoteurs,
Mavericks et Black Widow Promotions, sans qui cette soirée n’aurait pas eu
lieu. Il est toujours agréable d’assister à un show au Mavericks, puisque la
salle permet une plus grande intimité et une proximité avec les artistes.
A special thanks to
the promotors, Mavericks and Black Widow Promotions, without who that event
wouldn’t have been possible. It’s always a pleasure to attend to a show at the
Mavericks, Ottawa, because of the concert hall permitting to be more intimate
with the artists.
Shock Facebook: https://www.facebook.com/shockmetal
Annihilator Facebook: https://www.facebook.com/pages/Annihilator/9614139730
Blackwidow Promotions Facebook: https://www.facebook.com/blackwidowpromotions
Québec-Métal Facebook: https://www.facebook.com/pages/Québec-Métal/252549814787919
Review: Marie-Josée Brisson
Photos: Alain Labonte
©Québec-Métal